vendredi 29 janvier 2010

15) PREPARATION DE LA TRANSAT


Nous sommes maintenant revenus sur Mindelo et devons nous consacrer à la préparation du bateau pour la grande et fameuse traversée tant attendue: LA TRANSAT! Ce sera pour la plupart d’entre nous une grande première. La question que je me pose est de savoir comment chacun va réagir à deux semaines environ d’isolement sur son bateau et au milieu de nulle part!


Curieusement je n’ai aucune appréhension car j’ai vraiment envie de faire cette transat, je suis curieuse de savoir comment je vais réagir, jusqu’à présent tout s’est bien passé alors pourquoi cela changerait maintenant? En voyant repartir certaines personnes qui ne feront pas la transat je m’imagine à leur place et je pense que j’aurais des regrets et des questions sans réponses si je ne la faisais pas. J’aime l’inconnu et aujourd’hui l’inconnu m’appelle!

Le Capitaine est serein donc Alexy l’est aussi, car les ondes positives se transmettent.

Les conditions de navigation devraient être bonnes car nous partons à la bonne saison. Nous espérons trouver les alizés du Sud Est rapidement, une grosse partie de la flotte adopte des way points communs afin de pouvoir rester en communication VHF.

La tension sur les pontons est palpable, il y règne une effervescence avec l’avitaillement, les ultimes petites réparations et réglages en tout genre. Stephane, du bateau Sagittaire, possède le même pilote que nous et a de bonnes connaissances en la matière. Ayant appris que nous avions des problèmes il nous propose son aide. Il s’aperçoit très rapidement que l’angle de barre du pilote est déréglé. Notre problème de partir au lof est enfin résolu. Nous allons pouvoir partir tranquille.



De nombreux autres bateaux qui ne font pas partie du Rallye se préparent également. Ils partent soit vers le Brésil soit vers les Antilles et chaque jour nous assistons aux différents départs sous les coups de corne de brume.

L’ambiance est difficile à décrire, nous sommes heureux et conscients de notre chance de vivre cela .

L’avitaillement est fait, nous ne chargeons pas trop en produits frais car le frigo n’est pas très grand, nous devrons certainement l’arrêter la nuit si nous n’avons pas assez d’énergie et nous allons certainement pêcher!!! Les deux pêcheurs du bord nous ont jusqu’à présent ramenés du poisson frais presqu’à chaque repas. Pour l’eau, mis à part l’eau des réservoirs qui nous sert à la cuisine, la vaisselle et les douches, nous chargeons 100 litres d’eau minérale au cas où la traversée durerait plus longtemps que prévue.

Les contrôles d’Alexy sont remis in extrémis à Cendrella ,du bateau Bambi, qui repart sur la France.

Tout le monde est maintenant prêt. Les départs se font sur 3 jours afin que tous les bateaux arrivent à peu près en même temps sur Salvador. Les plus petits bateaux partent donc les premiers et nous faisons parti de ce premier départ.

Nous larguons les amarres le 30 novembre à 10 heures locales, de nombreux autres participants ainsi que Jacqueline et Patrick, deux des organisateurs du Rallye, viennent nous souhaiter bon vent et Alexy nous joue un morceau de guitare électrique, l’ambiance est bon enfant et laissera un souvenir indélébile de ce départ vers un autre continent.

14) SEJOUR SUR L'ILE DE SAN ANTAO (CAP VERT)

Nous avons organisé avec d’autres bateaux un petit séjour sur l’île de San Antao afin d’aller se dégourdir les jambes car sur un bateau on ne bouge pas beaucoup.
Nous laisserons nos bateaux à quai sur Mindelo et prendrons le ferry qui relie les deux îles en seulement une heure.

Nous faisons connaissance avec notre guide Gilson, qui parle très bien français.
Nous formons un joyeux groupe de 10 adultes et 9 enfants.

Deux véhicules nous prennent en charge pour nous amener sur le lieu de la randonnée. Nous découvrons des paysages magnifiques qui étonnamment nous rappellent ceux des Alpes. La végétation est luxuriante et au fur et à mesure de la journée celle-ci se diversifie, on a l’impression de se trouver au Portugal, en France, en Afrique… Tout le long de la journée des odeurs de menthe, genêts nous suivent. Nous sommes étonnés car après plusieurs heures de marche les chemins sont toujours très bien entretenus. Les petits murets en pierre sont omniprésents et chaque petit lopin de terre est exploité et entretenu. Les gens font chaque jour plusieurs heures de marche pour se rendre sur leur potager!







La journée se passe, le rythme de marche est soutenu mais tout le monde suit bien. En fin d’après-midi nous arrivons dans la vallée où se trouve notre pension. L’accueil est chaleureux, nous sommes dans une famille Cap Verdienne très attachante qui nous préparera des repas et petits déjeuners gargantuesques et que nous quitterons avec regret après trois jours passés chez eux.
Nous continuons nos visites pédestres durant deux jours à la rencontre d’un peuple tellement gentil!


Nous en profitons pour acheter un régime de banane vertes en prévision de la transat ainsi que quelques bouteilles de « banjoy » apéritif local à base de canne à sucre, miel, citron, cannelle…

mercredi 20 janvier 2010

13) 15 NOVEMBRE 2009 DAKAR - MINDELO 440 MN

Dès le départ une forte houle nous accompagne et moi qui était contente de ne pas avoir été malade depuis le début du voyage, je commence très vite à ressentir les effets néfastes de ces mouvements.
Marc et Alexy ne sont pas malades mais ne se portent pas très bien non plus.
La journée se passe et la houle aussi. Nos estomacs sont creux, ils se sont trop habitués à la tranquillité du mouillage et à la terre ferme des escales.
Les jours suivants se passent mieux, on s’amarine tout doucement.
La pêche continue: un thon Germon, trois petites daurades coryphènes et un inconnu. Mais à part cela nous ne pouvons faire grand-chose car la mer reste agitée.
Nous arrivons sur Mindelo le 18 novembre en fin d’après-midi. Heureusement
que nous ne sommes pas arrivés de nuit car une épave de bateau, non éclairée, se trouve juste à l’entrée du port. De nombreux bateaux du Rallye sont déjà arrivés et nous accueillent. Nous avons eu seulement 3jours et demi de navigation mais tout le monde est ravi de se retrouver. Cela faisait plus de trois semaines que nous étions tous au mouillage et dépendants de navettes pour aller à terre, alors le fait de se retrouver sur le même ponton est une joie pour tout le monde. L’ambiance est vraiment bonne.

Le lendemain nous partons visiter la ville et organiser notre séjour sur l’île.

Nous allons rester 11 jours sur Mindelo mais désirons partir visiter l’île San Antao , connue pour sa végétation luxuriante et ses randonnées.
Les îles du Cap Vert sont proches du Sénégal mais tout est très différent.
Les rues sont propres, les bâtisses colorées, la musique est omniprésente lorsque l’on se promène dans les ruelles, nous ne sommes pas sollicités constamment par les locaux pour des services ou des achats.
Cette étape nous paraît tout de suite fort agréable et reposante. Nous visitons le marché au poisson. Il est magnifique, les prix sont très abordables.
Ayant acheté des langoustes à des pêcheurs venus sur le ponton, nous décidons avec d’autres bateaux d’un repas commun où chacun préparerait quelque chose.
Nous achetons donc du thon au marché afin de préparer un poisson cru à la Tahitienne. 7kg de thon sont moins chers que quelques crudités qui accompagnerons le poisson. En effet nous sommes sur une île et l’eau est rare.

Le prix des légumes s’en ressent.
Nous organisons avec d'autres participants du rallye une sortie pour un tour de l'île de Mindelo. Nous traversons plusieurs villages, arrêt plage obligatoire avec baignade dans les rouleaux.

12) 11 NOVEMBRE 2009 SALOUM - DAKAR 60MN

Pour le retour les bancs de sable sont toujours présents mais la pirogue n’est plus là pour nous guider car nous avons enregistré notre trace sur le programme de navigation maxsea et il suffit de se repositionner dessus dans le sens inverse.
Mais le passage critique est un peu chaud. Il faut calculer avec la marée et Havanita qui a 2 mètres de tirant d’eau touche par deux fois le fond, Tengivag qui a un tirant d’eau plus important fait demi-tour et préfère attendre la marée haute. Nous passons de justesse mais c’est bon.
Nous n’avons pas beaucoup de vent et l’étape se fait au moteur. Mais Cyril et Alexy se régalent car ils remontent 4 beaux poissons (2 maquereaux et 2 inconnus dont nous ne connaissons pas le nom).

Nous jetons l’ancre à nouveau devant l’hôtel Teranga à la tombée de la nuit.

Problème de moteur
Depuis notre départ de France Marc se rend compte que le moteur chauffe et que nous perdons du liquide de refroidissement. Le mécanicien passe et nous dit que l’échangeur est encrassé. Il démonte la pièce pour l’emmener à l’usine. Mais lorsqu’il la remonte, le moteur chauffe toujours et le diagnostique tombe:
c’est la pompe de refroidissement il faut la changer. Nous avons tout de même de la chance car il en a une d’occasion. Sinon nous aurions été bloqué 8 jours sur Dakar alors que le départ pour le Cap Vert est pour après-demain.
Le lendemain Marc ne pourra nous accompagner à la sortie prévue car il doit être présent pour le mécano.
Je pars donc accompagnée de Cyril et Alexy pour la visite du Lac Rose, une ballade en 4X4 dans les dunes, visite d’un village et de la réserve animalière de Bandia. Les pistes sillonnent sur 20km les 500 hectares de cette forêt qui abrite une faune variée: oiseaux, singes, gazelles, girafes, rhinocéros, tortues.

Nous passons une belle journée bien remplie.
Le départ pour le Cap Vert est pour demain et un apéritif est prévu par l’ambassade de France pour notre départ.
Nous remettons également la précieuse enveloppe contenant les contrôles du CNED d’Alexy à Marie-Françoise, équipière de Ti’oaune. Elle repart en France cette nuit et pourra les poster de France afin de gagner du temps sur l’acheminement postal. Nous avons un calendrier donné par le CNED qui nous donne les dates de réception des différentes séquences et que nous essayons de respecter. Ce n’est pas toujours évident avec le rythme du rallye, les navigations, les excursions, les fêtes et la chaleur!!!! Mais bon en s’organisant un peu on y arrive.

11) 7 NOVEMBRE 2009 DAKAR - SALOUM 60 MN

L’heure de départ est fixée à 6h du matin afin d’arriver de jour sur le mouillage.
Une fois au waypoint donné par l’organisation du Rallye nous devons attendre la pirogue qui nous guidera jusqu’au point de mouillage car les bancs de sable se déplacent et nous ne pouvons nous fier aux cartes. Nous formerons des convois d’une dizaine de bateaux devant le village de Djifere.
Nous jetons l’ancre devant le campement de Hakuna Matata, petit village de pêcheurs et assistons au retour de la pêche de plusieurs pirogues sous un magnifique coucher de soleil.

Le lendemain nous partons en annexe en compagnie d’autres bateaux du Rallye afin d’explorer la mangrove.


Le Sine Saloum forme une région plate et marécageuse recouverte par les eaux du fleuve Saloum et les bolongs, ces bras où se marient fleuve et mer. La mangrove, milieu hostile pour l’homme, sert de refuge à des milliers d’animauxe t particulièrement aux oiseaux Elle constitue le milieu typique du Sine Saloum.
Le palétuvier est à l’origine de la formation de la mangrove, ses racines s’enfoncent dans la vase, des huitres y sont accrochées. Il est le seul arbre à s’avancer en milieu marin.

En fin d’après-midi nous partons visiter le village. Les habitants sont souriants et tranquilles. Personne ne vient nous solliciter comme à Dakar, quel contraste!






Le soir pratiquement tous les participants du rallye mangent au campement.
Les responsables du campements ont organisé un méchoui.
Nous aurons également la surprise d’assister à un spectacle de danse.
Nous passons une très bonne soirée et sommes totalement imprégnés de l’ambiance africaine.


Le jour suivant Marc, Cyril et Alexy décident de partir avec des locaux et leur pirogue pour une pêche dans le Saloum.



 Quant à moi j’embarque sur MaheSadry qui a décidé de remonter le Saloum pour visiter d’autres villages.
Le faible tirant d’eau du catamaran nous permet de nous enfoncer dans la mangrove.
Nous jetons l’ancre devant le village de Moundé , et sommes rapidement accueillis par de nombreux enfants qui nous guident à travers les ruelles. Nous visitons leur école composée de deux salles de classe. Les jeunes filles sont voilées et nous n’osons pas prendre des photos mais celles-ci nous sollicitent.



Sans le vouloir nous mettons tout de même un peu la pagaille car les enfants s’excitent, ils veulent tous une photo. Nous nous excusons auprès du professeur d’avoir dissipé la classe et continuons notre visite.
Nous rentrons en fin d’après-midi au campement d’Hakuna Matata, les hommes sont déjà de retour et ont fait une belle pêche. Ils se sont mis d’accord avec les pêcheurs et ceux-ci vont nous préparer le Tié-bou -dienne avec le poisson pêché. Il s’agit du plat national , poisson accompagné d’oignons, de sauce tomate, de légumes et de riz cassé.
Nous ne rentrons pas tard car le retour vers Dakar est prévu pour le lendemain à
6 heures du matin.