samedi 3 avril 2010

23) LUIS CORREIA - SOURE 500 MN


19 février 2010 le départ est fixé à 7h30 et normalement nous devrions passer trois à quatre nuits en mer, tout dépendra des conditions de navigation et de la marée à l’arrivée.


Or il faut essayer d’arriver au waypoint d’atterrissage situé à l’entrée du Rio Para de jour ainsi qu’au mouillage qui est distant de 50 miles de celui-ci.

Le calcul de la marée est assez compliqué car nous devons nous baser sur la marée du port de Salinopolis qui se trouve à quelques milles de Soure mais avec plus ou moins 4 heures de plus pour la renverse du courant. Les résultats de calculs sont différents d’un bateau à l’autre. Qui a raison, qui a tort ? Où est l’erreur? Nous le saurons bientôt.


Nous avions décidé de prendre l’option Nord pour passer le récif Manoel Luis afin de naviguer loin des côtes afin d’éviter les pêcheurs locaux et aussi profiter du courant portant, mais dans la nuit un bateau du rallye envoie un message à la VHF. Il a une avarie : son safran est bloqué, sa barre ne répond plus.

Le bateau Malika et nous-mêmes ne sommes pas loin et nous nous détournons afin de lui apporter notre aide si nécessaire car le récif n’est plus très loin.

Le propriétaire et skipper du bateau, bataille durant près de deux heures, nous sommes en stand bye tout en le gardant en visuel, nous ne pouvons pas le remorquer car la houle est trop grosse, cela risquerait d’aggraver la situation mais nous pourrions l’éloigner du récif le cas échéant.
Tout est bien qui finit bien, chacun reprend sa route. Les courants nous ayant fait dériver nous passerons finalement au sud du récif Manoel Luis. Nous croisons de nombreux pêcheurs et ceux-ci naviguent souvent sans lumière. Ils s’éclairent lorsqu’ils sont tout près de nous. C’est assez hallucinant car cela fait des heures que l’on veille et soudain on se demande si on n’a pas rêvé car le bateau s’éclaire lorsqu’il est juste devant nous ou sur notre travers puis il éteint aussitôt. La première fois, heureusement que Cindy et Alexy étaient avec moi sinon j’aurais pensé avoir des hallucinations.


Nous naviguons tranquillement vers le waypoint d’atterrissage car une arrivée de nuit est déconseillée. Nous slalomons entre les bateaux des pêcheurs locaux qui sont de plus en plus nombreux dans le secteur. Certains bateaux du rallye sont arrivés dans la nuit ont dû faire des ronds dans l’eau jusqu’au lever du jour. Un mouillage d’attente étant exclu à cet endroit car les fonds sont mous et n’ont pas de tenue de plus le courant est de 4 nœuds.


Nous sommes donc un petit groupe, au lever du jour, à remonter le Rio Para pour les 50 miles qui nous séparent de Soure . La remontée se fait sans problème avec un peu de courant contraire au départ. Heureusement que nous remontons de jour car nombreux sont les filets flottants que nous rencontrons ainsi que des troncs d’arbres. L'eau a maintenant changé de couleur, elle est passé du bleu au marron typique du fleuve Amazone.

Après plusieurs jour de navigation sans voir de côte tout à coup nous apercevons Soure et arrivons vers 16 heures.
Le changement de paysage est radical. Nous nous rendons bien compte que nous entrons dans l’Amazone.


Soure est la capitale de l’île de Marajo et se trouve sur le Rio Parcauari.


Selon la légende, Marajo fut placée à l’embouchure de l’Amazone pour protéger le fleuve des coups de la mer. L’île est aussi grande que la suisse et compte 200 000 habitants au cœur de l’embouchure de l’Amazone. C’est la plus grande île fluviale du monde. Les vastes étendues de cette île sont des terres d’élevage pour un énorme cheptel de buffles regroupés dans d’immenses fazendas. On découvre à Marajo une nature sauvage et très variée.
C’est bien que Cindy ait pu venir jusqu’ici, ainsi elle a pu voir les paysages très différents du Brésil.
Le lendemain nous visitons cette petite ville très agréable. Ici encore les habitants sont ravis de nous voir et nous accueille avec le sourire.


Nous croisons la police montée sur buffles, malheureusement je n’avais pas mon appareil photo sur moi.
Nous faisons quelques courses : très bonne viande de buffle, le boucher veut converser avec nous et malgré la barrière de la langue nous arrivons à échanger quelques idées et avoir une petite conversation.
C’est ici que nous trouverons la machette qui nous permettra de couper les éventuelles « mororés », îles flottantes, qui s’accrocheront à notre mouillage selon les étapes.


Demain nous partirons pour deux jours dans une fazenda (ferme brésilienne) avec trois autres bateaux du rallye.
Nous partons en minibus pour une quarantaine de kilomètres puis une heure de pirogue.
Nous passons dans de petits furos et voyons de nombreux oiseaux, une végétation luxuriante et bientôt la pirogue s’arrête pour nous faire écouter les singes hurleurs qui ne sont pas loin. Nous y sommes cette fois! Nous attendions l’Amazone avec impatience et maintenant nous sommes au cœur de la forêt.

L’arrivée à la fazenda « Do Carmo » restera un moment magique. C’est une demeure de gentleman farmer qui date de 1906. Nous sommes accueillis par les maîtres des lieux Claudio et Circé qui vivent en presque totale autarcie. La propriété possède 6600 hectares de terre et élève près de 2700 zébus, 250 buffles, 50 chevaux, poules, canards, cochons, veau …..
Ils fabriquent leur fromage de buffle, pain, biscuits etc…
Un petit déjeuner royal nous attend pour notre arrivée : biscuits secs maison, gâteaux diverses, un pain perdu extraordinaire, jus de fruits frais et encore bien d’autres choses.
Nous prenons possession de nos chambres respectives. Les familles avec enfants sont logés dans la grande demeure familiale avec de grandes chambres. Le mobilier et les bibelots sont d‘époque. Une certaine chaleur règne dans cette fazenda, nous avons l’impression de nous trouver dans le film « Danse avec les Loups » ou alors « Légende d’Automne » tant par les paysages que par la demeure. Dès notre arrivée nous regrettons déjà de ne pouvoir y passer qu’une nuit.


L’après-midi nous partirons tous faire une ballade à cheval à travers les plaines où nous croiserons des troupeaux de buffles, zébus et de nombreux oiseaux pour arriver dans une autre ferme où nous ferons connaissance avec une famille



Les enfants viennent volontiers vers nous et veulent qu’on les prenne en photo pour se voir ensuite dans l’appareil. Adrian, un jeune garçon de l’âge d’Alexy, restera en notre compagnie le temps de notre visite. Cindy, elle, s’est fait adopter par les petites filles.




Nous rentrons à la fazenda à la tombée de la nuit après avoir passé une journée extraordinaire et nous nousretrouvons bientôt tous dans le petit lac où l’on peut se baigner, mais à la nuit les poissons viennent nous chatouiller et comme nous ne sommes pas très téméraires nous écourtons la baignade.


Après un diner gargantuesque nous partons nous coucher tôt car demain lever à 5 heures pour partir en pirogue voir les oiseaux, les singes, les ragondins, paresseux et entendre les singes hurleurs et bien d’autres cris encore.

Ensuite ce sera la traite des bufflonnes puis nous monterons à dos de buffles.
Les buffles sont beaucoup plus tranquilles et confortables que les chevaux.
Après une petite sieste dans les hamacs il faut penser à prendre le chemin du retour.
Nous quitterons tous la fazenda « Do Carmo » avec regret, nous nous sentions vraiment comme chez nous.








Nous sommes maintenant de retour à Soure et devons préparer les sacs avec Cindy car
son départ pour la France est pour demain. Son avion part de Bélem qui est la prochaine étape pour le rallye mais dans 3 jours seulement. Nous décidons donc que je partirai avec Cindy en ferry pour Bélem afin de l’accompagner jusque l’aéroport. Louisa et Mahé de Mahesadry et Emma de Tengivag nous
 accompagneront. Marc et Alexy louerons une moto pour une journée et farniente le jour suivant puis ferons la navigation à deux vers Bélem.
Le départ pour prendre le ferry est à 4h30 du matin en minibus tout d’abord puis à 6h le ferry. Le courant étant favorable nous arriverons à 9H30 à Bélem.
C’est un grand changement par rapport à la petite ville de Soure. Il y a 1 300 000 habitants à Bélem.
Nous nous rendons à l’hôtel en taxi puis direction le Marché Ver-o-Peso, marché artisanal que je décrirai plus précisément dans la prochaine séquence concernant Bélem. Fortaleza est maintenant loin derrière, c’est un dépaysement total, on sent vraiment l’ambiance «  Amazonie » .
De nombreux stands vendent « la castanha du Para », noix de pécan qu’ils épluchent devant nous à la machette.


Puis le moment est venu de rentrer à l’hôtel pour récupérer les sacs et prendre la direction de l’aéroport.

L’avion est à l’heure mais le voyage sera long: Bélem - Fortaleza, Fortaleza - Récife, Récife-Lisbonne et enfin Lisbonne- Nice.

Mais l’avion arrive en retard à Récife et Cindy rate de ce fait la correspondance pour Lisbonne. Après un petit moment de panique étant donné qu’elle était seule dans cet avion à avoir une correspondance et qu’il est 1h du matin, Cindy trouve le comptoir de la compagnie et à partir de là elle sera totalement prise en charge.
Une hôtesse partira avec elle vers un hôtel avec piscine s’il vous plaît ! Elle y passera la nuit et restera en sa compagnie jusqu’au lendemain. Heureusement que nous arrivons à correspondre par internet avec skype.
Cindy prendra son vol pour Lisbonne à minuit avec un jour de retard et arrivera en France le dimanche soir pour reprendre les cours le lundi. Ouf quelle course!!

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